VOL 11 07 TO CHERRY

  

 Dans les années 80, Daniel Guilhaume rencontre le Trompettiste de Jazz Don Cherry lors d’un concert à Montpellier. Depuis ce jour il voue une grande admiration pour ce musicien d’avant garde, explorateur musical et ambassadeur de la diversité culturelle, reconnu aujourd’hui comme l’un des pères de la « World music ».  Le photographe établit un lien narratif et subjectif entre l’artiste et le pont de Brooklyn à New York, symbolisant ici un société qui a su « Passer au dessus » de ses clivages pour être aujourd’hui la première du monde occidental a élire un président noir.  « Vol 11 07 to Cherry » a été présentée une première fois à Paris, Galerie « L’Oreille cassée » en avril 1996 pour commémorer la disparition de Don Cherry, mort à Malaga (Espagne) en 1995 à l’âge de 59 ans, puis plus récemment en juillet 2009 en parallèle avec le festival de jazz de Junas à l’hôtel «L’Estelou », ancienne gare de Sommières (30).  « C’était mon premier concert de Don Cherry. Dés les premières notes, j’ai été complètement «bluffé » par le talent et la créativité de cet homme atypique à l’aspect frêle… J’ai fait quelques clichés de lui jouant des instruments qu’y m’étaient inconnus : une espèce de petite trompette, « The Pakistani pocket trumpet », qui ne devait pas faire plus de 30 cm de long et d’où sortait un son unique; puis cet instrument bizarre, le « Doussn’gouni », au manche de bois interminable posé sur une grosse calebasse luisante semblant sortie du fin fond de la brousse africaine ! Il était accompagné d’une jeune chanteuse prometteuse, sa belle fille « Neneh », aujourd’hui mondialement connue. Quelques mois plus tard je foulais le pont de Brooklyn, véritable emblème de la ville de New York et des talents d’une société américaine, aujourd’hui fière de sa diversité… Au-delà de cette toile tissée d’innombrables câbles métalliques, l’île de Manhattan surgissait des eaux noires de l’East River tel un vaisseau fantôme prêt à décoller. Sur la passerelle supérieure réservée aux piétons et aux cyclistes, j’assistais au défilé incessant de gens de toutes origines et de toutes confessions, comme un condensé de cette diversité humaine et culturelle si chère à Don Cherry. Au beau milieu de ce ballet anonyme, les notes et la voix de Don résonnaient dans mon walkman, habitant harmonieusement ces instants magiques… C’était le 11 juillet 1986 ».  Cette exposition est composée de 15 photographies N&B sur toile « Canvas », à suspendre, aux formats 75X110 cm et 50X75 cm.